Tougas : Dénicher et former le talent

2024-04-23

Gymnaste, trampoliniste, circassienne, skieuse acrobatique et plus encore. Geneviève Tougas a touché à tout pendant sa carrière d’athlète et continue d’être impliquée plus que jamais avec les fédérations québécoise et canadienne de ski acrobatique afin de former la relève du sport.

La première fois que Geneviève s’est élancée au sommet d’une rampe d’eau marquait également la première fois où elle a enfilé des bottes de ski. Elle était loin de se douter que le ski acrobatique deviendrait un véritable mode de vie.

« En 2005, j’ai reçu un courriel pour essayer la nouvelle rampe d’eau à Lac-Beauport. Ils recherchaient des acrobates ou des gymnastes pour promouvoir un peu cette installation. Je ne savais pas skier à ce moment-là ! Il a fallu que je travaille très fort pour la partie ski, mais j’avais tellement hâte de pouvoir effectuer les mouvements dans les airs », se remémore Geneviève Tougas.

Celle qui était d’abord trampoliniste a toutefois connu une transition « facile » vers son nouveau sport. Les manœuvres aériennes étant déjà acquises, ne lui restait plus qu’à devenir une meilleure skieuse, ce qui n’a pas été une tâche trop difficile pour la jeune athlète qu’elle était.

« J’ai appris à skier sur une rampe d’eau avant d’aller sur la neige. La plupart des sauts en ski acrobatique, je les faisais déjà à la base en trampoline. C’est certain que j’ai dû travailler fort pour m’améliorer en ski, mais tout ce qui était en lien avec les figures acrobatiques, ç’a été plus facile. J’ai profité d’un bon encadrement également, ce qui a accéléré le processus. »

Tougas a ensuite fait ses preuves dans le circuit nord-américain où elle a raflé 13 médailles, dont 4 en or entre 2007 et 2010.

« Ce n’est pas vraiment quelque chose que je croyais possible, mais Nicolas Fontaine a toujours cru en nous. J’ai gagné quelques Grands Prix nord-américains, mais ça me semble toujours irréel. Je suis vraiment fière de ça, je pense que c’est impressionnant si on prend en compte d’où je suis parti à la base », explique Tougas, sourire au visage.

Elle a ensuite fait le saut en Coupe du monde, participant même à une finale lors du passage du circuit à Calgary, en janvier 2010 : probablement le plus beau souvenir de sa carrière de skieuse acrobatique.

« Il y avait énormément de talent en Coupe du monde quand j’étais dans le circuit. Les Coupes du monde au Québec font partie de mes beaux souvenirs, tout comme ma finale à Calgary. Je me souviens d’avoir atterri mon saut et d’avoir réalisé que j’étais en finale. Il y avait beaucoup de spectateurs en plus, c’était un beau moment ! »

Une « après-carrière » mouvementée

La Coupe du monde disputée au Mont-Gabriel en 2010 aura été la dernière compétition de Geneviève en tant qu’athlète. Elle est par la suite revenue à ses amours pour la gymnastique en devenant voltigeuse et spécialiste des barres russes, notamment pour le Cirque du Soleil. Une expérience qui lui a permis de voyager partout sur la planète pendant trois années.

« Je me suis dirigée à Québec où j’ai intégré un groupe qui recherchait une voltigeuse de barres russes. J’ai voyagé un peu partout pour des événements privés avec le Cirque du Soleil. Ç’a été trois années qui ont passé à 100 milles à l’heure. Je suis contente d’avoir pu vivre ça et d’avoir prolongé en quelque sorte ma carrière d’acrobate. »

Même pendant ce temps, la passion pour le ski acrobatique n’a jamais été bien loin, si bien qu’après ses années en cirque, elle a fait partie de l’équipe d’entraîneur·e·s en bosses jusqu’aux Jeux olympiques de Pyeongchang, en 2018.

« Ma première formation d’entraîneure était en 2001 alors que j’étais encore en trampoline. J’ai toujours entraîné en parallèle de ma carrière d’athlète, mentionne-t-elle. Quand j’ai quitté le cirque, j’ai été engagée par l’équipe de développement canadienne en bosses pour aider avec les sauts. J’ai accompagné l’équipe NextGen à temps plein pendant quatre belles années. »

Ayant toujours envie de se dépasser comme entraîneure, Geneviève s’est inscrite à la formation DAE (Diplôme avancé en entraînement) avec l’INS Québec. Un projet qui aura été extrêmement positif pour la suite de sa carrière d’entraîneure.

« C’est une formation qui m’intéressait depuis longtemps, mais que je n’osais jamais compléter. La pandémie m’aura forcée à me lancer dans le projet. Cette formation m’a énormément aidée comme entraîneure, j’ai appris énormément et ça m’a élevé à un autre niveau. Je viens de terminer après deux ans et demi et ça m’a complètement changée pour le mieux. »

C’est par la suite que Tougas a pu combiner pleinement ses passions en faisant partie de l’équipe de recrutement en ski acrobatique au sein du programme du Camp des recrues RBC tout en conduisant elle aussi des formations pour les entraîneur·e·s.

« On recrute des athlètes de différents sports pour les amener vers le ski acrobatique. On les encadre pendant quelques saisons avant de les diriger avec les équipes québécoise ou canadienne. On pense beaucoup aux gymnastes, mais il y a aussi d’anciens plongeurs qui deviennent de bons athlètes en ski acrobatique », analyse-t-elle.

La saison des compétitions 2023-2024 étant maintenant chose du passé, Geneviève prépare déjà la prochaine campagne en poursuivant la préparation des jeunes athlètes, tout en demeurant à la recherche des futures vedettes des équipes canadiennes.

« Je déménage à Québec pour l’été pour être près de Lac-Beauport et on se concentre maintenant à intéresser le plus d’athlètes possible à notre sport. On a plusieurs belles choses qui s’en viennent et on prépare les prochaines saisons ! », conclut GenevièveTougas.